La vague de dénonciation que le mouvement #MeToo a fait s’élever, c’était un pas de géant dans la lutte contre le harcèlement, notamment sur le lieu de travail. Alors à l’heure du télétravail et de la distanciation physique, est-on vraiment mieux protégé.es contre les agressions et les prédateurs ordinaires ? Les Experts de La Ligne Pélican vous proposent de faire un état des lieux avant de zoomer sur les avancées en matière de lutte contre harcèlement au travail et les outils pour s’en prémunir… et préserver sa santé mentale.
L’open-space ou comment lutter pour sa survie en terrain hostile :
Parfois, le harcèlement vient d’en-haut, des "supérieurs". Il arrive également qu’un collègue soit à l’origine du bullying : si le rapport hiérarchique entretenu avec le harceleur influe sur notre comportement, rien ne le rend pourtant plus anodin ou plus acceptable. Parce que le danger peut provenir de toute part, mieux vaut s'armer pour lutter... en connaissant ses droits !
Petit rappel législatif : dans l’article article L1152-1 du Code du travail, il y a harcèlement moral dès qu'un
salarié subi[t] les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.
L’article 222-33-2 du Code Pénal français dispose également que
le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende.
Le télétravail, un faux ami ?
L’évolution du monde du travail avec la généralisation du travail à distance s’est nettement accélérée avec la pandémie mondiale, c’est certain. Mais qui dit distance physique, dit protection ? Eh bien non, pas forcément. Le harcèlement physique fait place au cyberharcèlement qui s'avère extrêmement violent. Pression et sur sollicitation de la part des managers, bashing sur sa messagerie professionnelle ou sur la plateforme collaborative de l'entreprise ; au point que Microsoft a déposé en 2019 un brevet un «bouclier de toxicité» - le Personal Boundary, une bulle de protection pour les usagers en ligne.
Big boss is watching you … les affres du management toxique
Anne-Véronique Herter, responsable du management des situations humaines sensibles et prévention des risques psychosociaux chez CriseUp témoigne sur le site du cabinet de prévention et de gestion de crise, Crise Up, dédié au harcèlement, de l'état problématique de l'hyperconnectivité :
"Certains salariés sont sollicités en dehors de leurs horaires habituels de travail tandis que d'autres reçoivent la même demande à quelques minutes d'intervalle via des canaux de communication différents, y compris privés : mail, SMS, WhatsApp..."
Pourtant, il existe un droit à la déconnection consacré par l'article L2242-17 du Code du travail ! Cependant, l'isolement associé au télétravail fait hésiter un grand nombre de salariés à faire valoir leurs droits. Il est temps de prendre confiance en prenant la parole ! Les experts LLP vous ont concocté un défi Je me déconnecte pour vous entraîner.
Réseaux (anti)-sociaux : le harceleur dématérialisé
En matière de cyberbullying ou « harcèlement en ligne », si les adolescents se distinguent par la violence et la cruauté de leurs commentaires sur les réseaux sociaux à l’égard de leurs pairs, les adultes ne sont pas en reste.
Selon le baromètre annuel du civisme en ligne édité par Microsoft, 2020 a vu, en France, un internaute sur quatre être victime ou témoin de cyber harcèlement. Des chiffres qui font froid dans le dos. Corinne Caillaud, directrice des affaires publiques de Microsoft France révèle même que « L'an dernier [en 2019], 8% des adultes disent avoir subi une forme de harcèlement au travail en ligne. »
Alors, comment se protéger ? Il faut libérer la parole ! A l'instar de #metoo, de nombreux comptes sur les réseaux sociaux ont décidé de donner la parole aux victimes pour faire bouger les lignes et lutter contre les harceleurs : sur Instagram, on relève notamment les initiatives de @balancetastartup ou bien @balancetonagency. Puis il faut se réassurer : Faire le point sur soi pour déterminer nos forces et nos faiblesses et le point de départ d'un travail introspectif qui nous amènera à agir, en confiance, et dénoncer : découvrez cette capsule dédiée sur notre page ressources !
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